Des actes manqués et des rêveuses…
- Journal : La Marseillaise
- Date de parution : 18 October 2004
Christophe Garcia et Frédéric Tavernini Présentent trois chorégraphies aux intentions alléchantes sur la scène de l’Odéon.
« On étouffe ici ! Permettez que j’ouvre une parenthèse ». Cette injonction d’Alphonse Allais, Christophe Garcia, ancien du Béjart Ballet, a voulu la faire sienne en créant, en 2000, les Ballets de la Parenthèse. Un désir de fraîcheur concrétisé avec déjà 5 opus présentés avec succès (et quelques prix) sur des scènes de France et du Québec – où le danseur-chorégraphe a intégré la compagnie Cas Public dirigée par Hélène Blackburn en 2003-, mais curieusement peu jouées à Marseille. Une unique soirée la saison dernière, dans un espace julien peu habitué à recevoir de la danse et donc hélas peu rempli, avait permis d’apprécier deux pièces drôles et ironiques, Les Sylphides et En attendant.
Cette fois, c’est avec un risque identique que la compagnie, subventionnée par le Conseil Régional et soutenue par le Ballet de Marseille, le CCN de Biarritz et la Ville de Marseille , investira ce vendredi l’Odéon phocéen, plutôt repéré pour le boulevard et l’opérette (les réservations semblent hélas confirmer ces craintes). On peut le regretter, tant les intentions et l ‘expérience de la jeune compagnie sur ce programme suscitent la curiosité : outre Les Rêveuses, une courte pièce inspirée de textes de Paul Fourmel (Les grosses rêveuses) et de Michel Tremblay (La grosse femme d’à-côté est enceinte) qui creuse les paradoxes entre la lourdeur de la réalité et légèreté du rêve.
Au cœur de ce programme, Christophe Garcia a invité pour la première fois un autre chorégraphe, Frédéric Tavernini, brillant et charismatique soliste du Ballet national de Marseille (il y fut notamment The Captain pour Saarinen), qui signera pour sa part Slonec Street, sur une musique de Stravinsky. Ambitieux, son projet vise à mettre en danse la ronde des actes manqués, des désirs refoulés, des plaisirs qui demandent, ou non, à être satisfaits.